24 mai 2018
Et voici une nouvelle contribution de
Philippe LETURCQ
sur le sempiternel sujet du bois-énergie.
Philippe Leturcq a beaucoup étudié ce sujet
et il a beaucoup écrit, mais ça ne suffit pas :
il revient donc une fois de plus, avec des arguments
encore plus étayés dans un document destiné aux
scientifiques et qui fera probablement référence
(agrémenté d’une somme d’annexes),
mais aussi dans un résumé destiné au
public moins averti, condensé en 8 pages.
Avec son autorisation
– et mes remerciements ! –
je publie donc ici ces trois nouvelles pièces :
1)- le résumé :
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2)- le mémoire :
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3)- les annexes :
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14 janvier 2018
Ces idées commencent enfin à être un peu reprises,
tout timidement, dans quelques rares médias…
mais que c’est dur de faire entendre raison aux
décideurs politiques lorsqu’ils sont pris
dans les filets des intérêts industriels !
Cette fois, ce sont 600 scientifiques qui ont pris la plume mais…
pour quel résultat ?
Retrouvez tous mes articles sur ce sujet :
– Mais enfin comment faut-il vous l’expliquer ?
– Le fumeux bois-énergie vu par Pro Silva
– Retour sur le fumeux bois-énergie
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21 décembre 2016
Gestion forestière, sylviculture, bois-énergie, environnement, climat :
QUELQUES ARGUMENTS ENCORE
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Lisez donc vite cet article très intéressant de Jean-François Dumas relatif
à la gestion forestière et aux conséquences qu’elle a sur le changement
climatique et l’environnement en général (notamment par
le biais de la politique actuelle d’utilisation du bois-énergie).
Il ne devrait pas manquer de vous intéresser.
Si vous craignez les longues démonstrations,
filez directement à la conclusion que je recopie ci-dessous.
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L’article complet :
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La conclusion :
« IX – L’ère de l’énergie fossile abondante et facile d’accès sera bientôt close. La situation actuelle avec un pétrole pléthorique et bon marché ne doit pas faire illusion. En tout cas, elle ne le fait pas aux acteurs du secteur énergétique qui doivent anticiper le temps du pétrole rare et cher, en voie d’épuisement qui ne peut manquer d’advenir. Les écologistes ne sont pas les seuls à considérer l’urgence d’une « transition énergétique ». Mais une transition énergétique sans une refonte de nos modes de vie n’a et n’aura rien d’une transition écologique. Le déploiement de l’éolien terrestre saccage des lieux peu anthropisés en y ouvrant des pistes, en y coulant du béton pour édifier de gigantesques convertisseurs d’énergie, tueurs de chauves-souris et hachoirs à oiseaux. Ils dénaturent les paysages naturels et patrimoniaux et pourrissent la vie des riverains à plus d’un kilomètre à la ronde. Le procès de ces engins n’est plus à faire même si ceux qui prétendent représenter les écologistes au sein des assemblées et des collectivités locales veulent ne rien voir et ne rien entendre à leur sujet. La filière bois/énergie ne vaut guère mieux en s’attaquant aux forêts, y compris les forêts de montagne difficiles d’accès, en les exploitant de façon intensive, en les convertissant en plantations d’arbres dépourvues de toute naturalité où les ongulés n’ont même plus droit de cité et qui n’ ont plus de forêts que le nom. Les ravages commis jusqu’à aujourd’hui ne sont rien à côté de ce que les exploitants forestiers et les industriels de la filière bois/énergie nous préparent.
Combien significatif est le titre d’un article du dossier de Reporterre consacré à la filière bois : «Aspiré par des centrales géantes, le bois n’est plus écologique » ! Un titre semblable aurait pu introduire un article sur la filière éolienne ou solaire. Et là est bien la raison qui fait que le rêve écolo d’énergies « douces » renouvelables tourne invariablement au cauchemar : le gigantisme et l’industrialisation, alors que pour les premiers écologistes, il s’agissait de petites unités de production sinon domestiques, du moins artisanales à l’échelon des communautés de base.
Qui dit gigantisme, dit industriel, capitalisme privé ou d’état, multinationales. Et ce sont bien des multinationales avides de profits juteux et de retours rapides sur investissements grâce au soutien étatique de ces filières qui ont accaparé le secteur des « énergies nouvelles ». Elles profitent d’un effet d’aubaine. Mais si elles tirent ou espèrent tirer profit de cette transition énergétique, elles sont avant tout opportunistes. Ce ne sont pas elles qui ont rendu ce gigantisme nécessaire. C’est nous tous, les occidentaux qui en sommes responsables, collectivement et individuellement lorsque nous avons décidé expressément ou tacitement que « notre mode de vie n’était pas négociable », lorsque de plus nous n’avons eu de cesse de l’exporter sur toute la planète, lorsqu’en adorateurs du « progrès » et de « la croissance » nous n’acceptons pas de limites ni économiques, ni démographiques.
Dans le cas des forêts et du climat qui nous occupent plus particulièrement dans cet article, il faut noter que la gestion productiviste de la forêt a été rendue nécessaire pour satisfaire la demande de bois d’une population en croissance continue comme le constatent Naudts et son équipe de chercheurs de l’IPSL dans leur article : «Par la production locale et le commerce, l’Europe s’est efforcée de satisfaire la demande en bois d’une population qui a augmenté de 140 millions en 1750 à 580 millions en 2010. En conséquence, 417 000 km2 de forêts initialement non gérées furent misent en production et 218 000 km2 de taillis furent convertis en futaies, lesquels, avec les 196 000 Km2 de reboisement, ont abouti à une augmentation de 833 000 km2. (Through local production and trade, Europe tried to satisfy the wood demands of a population that grew from 140 million in 1750 to 580 million by 2010. As a result, 417,000 km2 of previously unmanaged forests were taken into production, and 218,000 km2 of coppices were converted to high stands, which, together with the 196,000 km2 of afforestation, resulted in an 833,000 km2 increase. )». D’un autre côté les courbes du GIEC montrent aussi une corrélation entre l’augmentation des températures moyennes de surface et l’augmentation de la population terrestre.
La demande en bois/énergie ne peut qu’augmenter considérablement dans la mesure où celui-ci est et sera une composante essentielle du mix énergétique futur, un mix « défossilisé » par la force des choses. Même réduite à des plantations d’arbres fournissant de la biomasse, la forêt se gère sur un pas de temps qui voisine plus ou moins le demi-siècle dans le meilleur des cas. C’est en prévision de cette demande croissante (et des incidences du changement climatique) que le forestier gère sa forêt et qu’à l’autre bout de la chaîne, l’industriel conçoit ses centrales. Il n’est pas certain que le premier puisse satisfaire cette demande sans cesse grandissante répercutée par le second dans le cadre d’une gestion durable de ses boisements, c’est-à-dire d’une augmentation du prélèvement qui reste inférieure à l’accroissement. Après tout, sans la découverte du « charbon de terre » et des huiles minérales, les forêts étaient menacées. Il n’y a rien d’étonnant qu’elles le redeviennent aujourd’hui du fait de la raréfaction prévisible de ces produits fossiles.
Le « small is beautiful », le petit sans lequel les énergies douces ne le sont plus et deviennent ravageuses ne pourra pas satisfaire les besoins en énergie de la population actuelle de l’Europe (sans parler de la population mondiale) si son mode vie reste inchangé. D’autant que cette population continue de croître.
L’énergie abondante a été une condition nécessaire de l’essor de la civilisation occidentale comme elle a permis l’essor démographique de l’espèce humaine en augmentant considérablement la capacité de charge de la planète. Sa raréfaction prévisible montre qu’elle est aussi son tendon d’Achille. »
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6 décembre 2015
À propos du bois-énergie,
voici une communication parue dans Forêts-de-France.
Elle est signée de Michel Bartoli.
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One thought on “Le bois-énergie, eh oui, encore lui !”
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