15 janvier 2010
Non !
Non, tous les arbres ne marchent pas du même pas !
Comme chez nous, il y a les vigoureux, les précoces, les lambins, les tardifs, les chétifs, les foudres de guerre, les grandes gueules, les fortes têtes, les gros, les balourds, les secs, les affamés, les anorexiques, les bois-sans-soif, les distingués, les patauds, les souffreteux, les ogres, les indestructibles… et les autres !…
On évoque rarement ce phénomène, qui est en partie indépendant de la concurrence. On préfère considérer plutôt la masse du peuplement en traitant au même régime l’ensemble des tiges, sans se douter que sous chaque écorce existe un caractère individuel particulier, une véritable personnalité, avec son propre monde bien à soi. Le forestier a donc intérêt à en tirer parti : évitons de sacrifier les meilleurs sujets lorsqu’on en coupe de médiocres, et laissons-les plutôt devenir de beaux gros arbres de haute valeur !
Si on prend la peine de repérer chaque arbre, et d’en mesurer épisodiquement l’accroissement, on pourra ainsi sélectionner de façon infaillible les individus les plus performants. Si en outre, à cette sélection sur la vigueur, on associe des critères de qualité, on sera alors en mesure de produire et de mettre en marché des bois de tout premier choix.
Un sylviculteur du Vercors, Gérard Claudet, scientifique à l’origine, a examiné cette question. Il a voulu en avoir le cœur net et nous livre ici la méthode qu’il a mise au point. D’autres méthodes existent, et peuvent même être appliquées sur des peuplements réguliers, notamment en Sylviculture Naturelle et Continue du pin maritime.
M’inspirant de l’étude faite par Gérard Claudet, j’ai moi aussi mis en place deux dispositifs d’inventaires destinés à suivre individuellement chaque sujet. C’est encore trop tôt pour pouvoir en tirer des conclusions définitives, mais les premiers résultats tendent à confirmer en grande partie ceux qui sont exposés dans cet article. Deux points au moins sont incontestables : 1) les accroissements sont extrêmement variables d’un individu à l’autre, et 2) certains sujets sont très vigoureux et produisent un mètre-cube en une à deux décennies à peine malgré leur grand âge.
Cet article est tiré du numéro 166 de Forêt-Entreprise (janvier 2006), et je vous le livre avec, une fois encore, l’autorisation très aimable de la rédaction. Attention : cet article est en deux parties : 1) « Contrôler la croissance individuelle des tiges pour mieux marteler » et 2) « Recherche théorique d’un profil idéal de répartition des diamètres pour les futaies résineuses irrégulières ».
Pour retrouver le site des Forestiers Privés de France : www.foretpriveefrancaise.com/
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