Du loukoum et du piment,

de l’amour et du poivre,

du cœur et du sang

mais aussi de la plume !

Marie-Claire Frédéric tient un blog

de chair et d’os :

du miel et du sel.

Son sujet, c’est la cuisine, la gastronomie,

les bonnes recettes, les bons produits, les bons plats…

mais c’est aussi les mauvais tours, les entourloupeurs, les gougnafiers, les marchands de faux-trucs, les trafiquants.

Bref, c’est un blog d’amour et de colère…

qui n’est pas sans en rappeler un autre

(eh oui : cuisine et forêt, même combat !).

Aujourd’hui, régalez-vous de son billet

savamment mijoté aux petits oignons autour du

Dictionnaire impertinent de la Gastronomie

de Périco Légasse.

Lisez son billet,

puis goûtez son blog.

Sûr que vous lui trouverez comme un petit goût de revenez-y.

Du miel et du sel - Vignette

Vous pouvez également lire son billet ci-dessous,

mais vous perdrez l’âme, le dépaysement, la moëlle, l’esprit, l’ambiance, le charme…

« Si vous en avez soupé des sabots, des harnais et de la selle dans la bolognaise…

perico

Si les concombres et les tomates poussés sous perfusion dans un substrat de pelures de noix de coco vous sortent par les oreilles.

Si vous ignoriez que depuis belle lurette les soi-disant légumes oubliés ont en fait été recréés de toute pièce parce que c’était à la mode et mis au point en laboratoire pour résister au transport et à l’attente dans des caisses sur le coin d’un parking.

Si vous préférez acheter un camembert plutôt qu’un disque de plâtre et un morceau de gruyère plutôt qu’un « fromage analogue ».

Si vous ne comprenez pas pourquoi on rajoute de l’arôme chèvre dans les fromages du même nom.

Si vous préférez manger un seul bon chocolat plutôt que deux morceaux de sucre enrobés d’un glaçage non identifié de couleur marron.

Si vous imaginez qu’un agriculteur qui travaille pour William Saurin, Nestlé ou pour Bonduelle est un fermier ou un paysan chuchotant à l’oreille de ses bœufs, tapotant l’encolure de ses vaches, caressant l’échine de ses cochons ou allant arracher à la main les mauvaises herbes de son potager.

Si vous ignorez que le jambon emballé sous vide pèse plus lourd après sa cuisson qu’avant, grâce aux polyphosphates dont il est imbibé. (Et ensuite, c’est vous que en serez imbibés après avoir mangé le jambon. Ah bon, vous faites de la rétention d’eau ?)

Si la course infernale derrière un caddy de supermarché est pour vous une corvée plutôt qu’un plaisir.

Si le saumon « premier prix » engraissé aux hormones et aux farines animales vous écœure par son côté graisseux en bouche.

Si vous pensiez innocemment que le lait que vous achetez en brique sort tout droit du pis d’une vache. Et que le beurre Président est amoureusement tourné dans une baratte pendant plusieurs heures. (Hé non, il est fait dans un « canon à beurre » en… moins d’une seconde).

Si vous croyez manger un fromage alors qu’il est écrit sur l’emballage « spécialité fromagère ».

Si vous vous posez des questions sur la composition de cette confiserie « au bon lait » alors que le sucre vient en premier dans la liste des ingrédients.

Si vous n’avez pas envie de déguster au restaurant la blanquette du chef sortant d’une usine délocalisée quelque part en ( ou hors) UE et réchauffée au four micro-ondes.

Si le mot « gras » dans « foie gras » ne vous effraie pas, mais par contre le mot « allégé » dans « beurre allégé » oui.

Si pour vous le cochon est un noble animal qui devrait être élevé dans les règles de l’art (ou plutôt du lard) et non pas sélectionné pour sa prolificité et gavé d’antibiotiques pour faire du muscle le plus vite possible.

Si les publicités pour tous ces produits « au goût unique » qui ont d’ailleurs tous le même c’est à dire qu’ils n’en ont pas du tout, vous font éclater de rire.

Si vous pensez naïvement que le boulanger du coin devrait faire ses croissants lui-même.

Si vous vous étonnez de ne plus retrouver les variétés de patates de votre enfance.

Si ça vous agace que les oignons n’aient plus le goût d’oignon, que les endives ne soient plus amères, que le lait ait le goût de flotte, la crème brûlée le goût d’allume-barbecue et le coq au vin celui du poulet.

Si vous en avez assez de devoir emporter une loupe et un dictionnaire de chimie pour lire les emballages quand vous faites les courses.

Si vous n’avez jamais regardé le prix d’une barquette de lasagnes pour 4, mais soyez rassurés, pour le même prix vous aurez tout de même un morceau des harnais, et peut-être la selle et les étriers… Et maintenant que la provenance sera étiquetée, la belle affaire ! la seule chose dont vous serez sûrs, c’est que les sabots et les cornes ne viendront pas de l’étranger*.

Ce livre est pour vous ! Précipitez-vous, lisez-le, délectez vous, rigolez, amusez-vous parce qu’en plus c’est très drôle et que ça démystifie beaucoup de choses. Et ensuite, j’espère que vous n’aurez qu’une envie : vous mettre à table avec des nourritures dont vous aurez soigneusement choisi chaque ingrédient. C’est tout ce que je vous souhaite.

Dictionnaire impertinent de la Gastronomie, Périco Légasse, illustrations de Tignous, François Bourin Editeur

* Monsieur Findus, ne faudrait-il pas vérifier aussi s’il n’y a pas d’hippocampe dans le poisson pané ? »

 

Laisser un commentaire