1er avril 2013
quelques nouvelles du Pin Hourcut
Mes commentaires :
au 1er avril 2013 (soit 10 ans après la prise de la photo ci-dessous),
notre cher et fameux bijambiste, le Pin Hourcut, est toujours là : bon pied bon œil.
On remarque qu’il a fait l’héritage d’un petit panneau implorant la protection des exploitants de bois.
On remarque aussi, hélas, qu’il a été infecté par une échauffure au pied due à Phellinus pini.
À ce jour, personne n’a été en mesure de me fournir l’explication
du phénomène à l’origine de ses deux jambes,
ni les plus grands spécialistes, ni Sherlock Holmes lui-même, personne…
et même pas moi !
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18 décembre 2010
Phénomène à élucider
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Comment en est-on arrivés là ?
Qui me donnera l’explication du truc ?
Qui saura ?
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C’est bien un pin maritime (Pinus pinaster Ait.), ça c’est facile, je le sais mais…
… pour le reste, j’attends vos explications !
D’avantage de photos sur ma photothèque : http://www.pijouls.com/index-accueil.php
à la rubrique Arbres biscornus
(chemin d’accès : La photothèque – 2) Le Végétal – 201) Les Arbres – Arbres biscornus)
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Alors… ?
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J’attends !
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Hein ?
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Cher Jacques,
Une question me vient à l’esprit : détenez-vous la solution et jouez-vous à nous faire chercher uniquement pour mesurer notre degré de perspicacité ?
Si oui, j’attends la réponse avec impatience.
Si non, je pense qu’il faut agir par élimination :
De deux choses l’une : ou bien cette fourche provient de racines ou bien elle est issue de parties aériennes.
Si on examine l’hypothèse racines, il se pourrait qu’une graine ait germé sur le dessus d’un vieille souche pourrissante ou d’un tas de matières végétales depuis longtemps disparues et qu’à la faveur de premiers années pluvieuses deux racines aient accompli l’exploit de rejoindre le véritable sol.
Mais si la fourche est assez haute, ce que semblent montrer les clichés, cela parait assez peu vraisemblable.
Si on examine l’hypothèse parties aériennes, le marcottage d’une branche serait assez étonnant pour deux raisons : D’abord parce que je n’ai jamais vu de branche de pin développer des racines même après un long contact avec le sol, et ensuite parce que dans la situation du « pin hourcut » cela impliquerait aussi une inversion des courants de sève. La sève brute allant désormais de la branche vers le tronc au lieu du tronc vers ce qui fut une branche. Je n’imagine pas que ce soit possible.
Reste l’anastomose de deux tiges avec une sélection d’une seule en haut, absorption des cicatrices et nœuds de jonction au fur et à mesure de la croissance, et survie des deux bases. Cela me semble encore le moins invraisemblable. Je pense qu’on doit pouvoir créer de tels sujets en rapprochant et assemblant étroitement deux jeunes pins, puis, la jonction des tissus étant obtenue après deux ou trois ans, en sacrifiant une des deux cimes au profit de l’autre.
A moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle espèce de pin mutant, ayant acquis des caractéristiques du banian ou des palétuviers ou encore d’un « ent » en marche, tout droit venu de la forêt de Fangorn…
Amicales salutations.
QR
Ma réponse à Quercus robur :
Cher Pédonculé, bravo pour la démarche !
Il arrive en effet que des graines germent au-dessus de vieilles souches, donnant ainsi des arbres ayant un enracinement partiellement aérien. Dans le cas présent, je n’y crois pas une seconde. Pour information, la jonction se trouve à environ 1,50 mètre de hauteur par rapport au sol.
L’hypothèse d’une branche rabattue qui se serait finalement marcottée est envisageable également, quoique peu crédible elle aussi. C’est pourtant l’hypothèse préférée d’un des joueurs, qui fait du reste le parallèle avec un énorme cèdre sur lequel il a observé un phénomène analogue.
L’anastomose de deux tiges est en effet la troisième hypothèse possible, aussi invraisemblable que les deux autres à mon avis.
Jacques Hazera
autre hypothèse , d’après la photo
on ne voit rien au dessus qui me dit qu’il y bien un tronc et des aiguilles vivantes
donc au vu de la seule photo rien ne prouve qu’il ne s’agit pas d’un arbre planté à l’envers , chablis ou acte volontaire artistique . élémentaire mon cher Watson
auquel cas le photographe est un peu coquin
Et s’il s’agissait d’un simple canular dont vous seriez l’auteur, composé avec une fourche de pin adulte posée physiquement (ou à l’aide de Photoshop) à l’envers sur le sol. 😉
J’aurais bien aimé voir la cime ou tout au moins le départ des premières branches… ou encore pouvoir examiner de mes yeux « aquet pin hourcut que se semble tan à une hourque de pin boutade à l’umbès, la came en haut » au cours d’une promenade dominicale.
Meilleurs vœux.
QR
Réponse à Chêne pédonculé :
L’hypothèse que tu me soumets m’avait déjà été faite en privé, du reste par un excellent connaisseur des arbres… mais elle est fausse. Ce que tu dis en patois est pourtant exact : ça ressemble fort à une fourche posée à l’envers.
D’autres photos sont visibles sur ma photothèque, comme indiqué. On y voit justement notre Pin hourcut en pied, au milieu de ses copains.
Ah ah, le mystère ne s’évapore pas au premier regard !…
Amitiés, et meilleurs vœux à toi aussi !
Reçu hier :
Il y a en haut du lien une « care », c’est-à-dire une fente dans l’écorce, comme une cicatrice issue d’une cassure.
En bas du petit tronc oblique (qui, au passage, n’aurait pu pousser à l’oblique sans une contrainte qui aurait aussi probablement fait pousser en biais le tronc principal), en bas donc, il y a un gros bourrelet, comme une loupe. Pour moi, c’est la « marcotte » au départ de ses racines.
Je vais tâcher de t’envoyer des photos d’un sujet similaire en cèdre du Liban.
Pascal Yvon
Cher Jacques,
Dans le parc de Versailles, on voit un résineux présentant des similitudes avec ce phénomène.
Il s’agissait en l’occurrence d’une branche cassée, qui est restée vivante et accrochée au tronc, pour se marcotter et développer un système racinaire. Je pencherai pour cette option, « farfelue » d’autant que les les écailles du « tronc discutable » présentent des désordres dans leur disposition.
A+
Cher Pascal,
À défaut d’une meilleure piste, peut-être as-tu là, en effet, une hypothèse possible… J’avoue cependant que je reste très perplexe.
Même William Moore – grand connaisseur des arbres s’il en est – avait été obligé de tourner l’obstacle par une plaisanterie. Il m’avait répondu : Rien du plus simple, c’est un arbre en traine de se promener.., son accent anglais rajoutant une dose de charme même à l’écrit !
Je reconnais que notre « Pin Hourcut » m’a un petit air de Johnny Walker entamant avec entrain la tournée de ses congénères !…
Bravo pour le site !! Je mets un lien sur mon propre blog…
En ce qui concerne « l’appel à Sherlock Holmes », je vous indique (mais peut-être le savez-vous déjà) que l’excellente petite revue « La Hulotte » a consacré son N° 88 (2ème semestre 2008) aux « Petits mystères des grands bois ».
Le cas des « arbres à deux pattes » y est présenté. Un extrait est visible ici :
http://lahulotte.fr/N88_presentation.php?osCsid=ghmoel4lfsfdaf1r3j4ind29s0
Je peux, si vous le souhaitez et si vous me communiquez votre adresse mail, vous transmettre les scans des pages concernées…
Bien cordialement,
B.
Cher Chapu,
Merci pour votre commentaire très aimable. Pour ma part, j’apprécie beaucoup vos dessins. Ils me font bien rire (http://chapu.canalblog.com/).
Quant au Pin Hourcut (tel est paraît-il son nom, ce qui se comprend aisément), ce qui me surprend c’est surtout qu’il s’agit d’un pin. On trouve en effet dans la nature quantité de feuillus anastomosés (c’est à dire soudés), mais jamais des pins. Du moins, moi, je n’ai jamais vu de pins présentant des anastomoses aériennes. Remarquez cependant que les racines des pins se soudent pourtant, mais pas leurs branches ni leurs troncs. D’autre part, dans le cas de feuillus anastomosés, chaque individu conserve généralement une certaine indépendance, une certaine personnalité, et même sa propre silhouette d’arbre : c’est le mariage de deux individus. Or ce n’est pas le cas du Pin Hourcut : l’un aurait avalé l’autre, c’est un phagocytage !
Dans le cas présent, rien ne permet de garantir qu’il s’agisse d’anastomose… mais alors de quel phénomène peut-il s’agir ? Bien qu’assez ingénue, ma question n’a pour l’instant suscité aucune réponse sérieuse, alors qu’elle est maintenant en ligne depuis plusieurs semaines ! Tout le monde sèche sur ma question, et même La Hulotte est muette ! Méfiez-vous pourtant : il y aura interro écrite !…
Encore merci pour votre message, et excellente année à vous et à tous les personnages au bout de votre crayon.
P.S. 1 – Je veux bien les morceaux choisis de La Hulotte que vous me proposez. Voici mon adresse : Jacques.Hazera at Pijouls.com
P.S. 2 – Je reconnais les lieux où ont été prises certaines des photos de réclames de votre site (le château-d’eau de Blagon, le cheval de Belin, la villa de Sainte-Hélène, la cabane Lillet vers Podensac… mais pas le Chemin des Pines. J’ai moi aussi une petite collection de belles réclames antiques.
il s’agit peut être de deux racines d’un même arbre anciennement enfouies qui se sont transformées en tiges une fois mises à l’air pour une raison quelconque ou alors deux pins différents dont l’un a totalement mangé l’autre.
on voit des choses de ce genre dans les lettes
Cher Monsieur,
J’ai déjà envisagé les deux hypothèses que vous suggérez… mais aucune ne me semble réellement convaincante. La jonction des deux jambes est très discrète, le fût et les deux jambes sont bien cylindriques, on ne trouve nulle trace d’un ancien système racinaire, ni d’une quelconque anastomose aérienne (chose que d’ailleurs je n’ai jamais personnellement observée sur pin maritime)… Bref, c’est un véritable travail d’artiste !
Avec un tel ancrage, peut-être s’agit-il d’un mutant résistant aux tempêtes, un mystérieux précurseur, le Messie des pins !!!
Et si c’était le gros qui avait totalement mangé le petit a partir de 2 mètres ?