L’éditorial de Jean-Claude Guillebaud paru dans Sud-Ouest Dimanche du 12 décembre est très intéressant.
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Il s’intitule
L’insurrection des consciences
et rappelle beaucoup ce qui se passe en forêt.
La preuve en un extrait… à peine modifié :
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La médiocrité du débat politique forestier nous afflige tous. Cependant, on aurait tort d’en rester là. En réalité, cet affadissement de la délibération démocratique n’est ni fatal ni général, et la langueur qu’elle induit n’est qu’apparente. Elle concerne principalement le théâtre de la politique forestière et des médias (dominants), c’est-à-dire la scène. Des formes politiques s’y décomposent, mais ce sont celles du passé. À l’écart des projecteurs, partout ailleurs, un mouvement inverse est perceptible. Des maquis se constituent, des pensées critiques s’élaborent, des alternatives se dessinent, mais d’une autre façon et avec d’autres mots. La richesse de ces germinations est telle qu’on songe à une phrase du poète Allemand Hölderlin qu’Edgar Morin aime citer : « Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve. » Elle est plus pertinente que jamais. Au tréfonds des sociétés civiles, une fermentation est à l’œuvre. Multiforme, tâtonnante, brouillonne, elle creuse les fondations de la Cité Forêt future et s’emploie, coûte que coûte, à réinventer la politique sylviculture.
Toutes proportions gardées, il se passe à ce propos la même chose que dans les tyrannies politiques : face aux pouvoirs politiques cadenassés de Pékin, Téhéran ou Kaboul, les sociétés civiles sont bouillonnantes et inventives. Elles ont appris à contourner l’obstacle, à occuper les marges. Elles entendent la langue du pouvoir, mais elles ne l’écoutent plus. L’analogie a ses limites – nous ne sommes pas en régime de dictature -, mais elle est parlante. Chez nous, si le vieux monde se sclérose, une « insurrection des consciences » est en gestation. C’est dans les interstices de la vie, dans la quotidienneté, que campent ces résistants de l’intérieur. Les partis organismes classiques, les institutions, les langages se craquellent, ce n’est pas une catastrophe, c’est une mue. La peau qui se détache, c’est celle d’un monde déjà ancien, et qui s’en va.
[…]
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Pour lire l’article original complet :
http://www.sudouest.fr/2010/12/12/l-insurrection-des-consciences-264955-4710.php
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Mon commentaire :
Cher Monsieur,
Ce que vous écrivez au sujet de la vie politique me rappelle beaucoup ce que j’observe dans mon milieu professionnel : la sylviculture. Je pourrais reprendre presque mot à mot la plupart de vos passages.
Exemples : « Des formes […] s’y décomposent, mais ce sont celles du passé. À l’écart des projecteurs, partout ailleurs, un mouvement inverse est perceptible. Des maquis se constituent, des pensées critiques s’élaborent, des alternatives se dessinent, etc.. », ou encore : « … si le vieux monde se sclérose, une « insurrection des consciences » est en gestation, etc.. », ou même : « Les nouveaux résistants agissent, eux, à travers un entrelacs d’associations culturelles, sociales, solidaires, mais aussi coopératives, scientifiques, écologistes, etc. Loin d’être tournées vers le passé, ces multitudes ne récusent pas les nouveaux outils techniques offerts aux humains, etc.. ».
Comme vous le savez, le « pouvoir cadenassé » de la sylviculture a fait un scandale après que vous m’aviez fait l’honneur de citer une partie de mes observations dans votre chronique « Retour en forêt » du 15 août dernier. Les « anciennes configurations doctrinales » ne supportent pas la liberté d’opinion.
Jacques Hazera
Expert forestier
Vice-Président de Pro Silva France
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